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Le syndrome rotulien

C’est en fait la souffrance du cartilage rotulien. Les manifestations de cette souffrance sont variables : douleurs, craquements, sensations d’instabilité, etc. Ces douleurs peuvent apparaître après un effort disproportionné, une intervention chirurgicale, un traumatisme et elles sont aussi fréquentes chez la jeune fille adolescente.

Que se passe-t-il ?

La rotule est un os situé à la face antérieure du genou, elle réalise la jonction entre le puissant muscle quadriceps de la cuisse et le tendon rotulien (qui part de la rotule pour aller sur le tibia). Lors de la contraction du quadriceps, la rotule remonte en avant et se plaque sur le fémur afin de permettre l’extension de la jambe. Si ceux-ci sont raides et peut détendus, alors ils résistent à l’extension et le quadriceps doit tirer plus fort sur la rotule ce qui augmente donc la pression sur le cartilage rotulien.

L’origine d’un syndrome rotulien est varié. Toute activité, traumatisme ou intervention qui rompt cet équilibre entre les systèmes extenseurs (quadriceps) et fléchisseurs (ischio-jambiers) peut entraîner un syndrome rotulien. Une intervention sur le genou avec ou sans présence du garrot entraîne une fonte musculaire rapide du quadriceps et par conséquent déséquilibre le genou.

Le diagnostic

Il est principalement clinique et se fait aussi à l’interrogatoire :

  • des douleurs survenant en position assise prolongée avec la nécessité d’allonger le genou sont typiques
  • des douleurs survenant à la descente des escaliers sont elles aussi typiques.
  • des douleurs diffuses péri-rotuliennes à irradiation postérieure peuvent orienter vers le diagnostic

L’examen attentif de votre rotule retrouvera des douleurs sur les facettes interne et externe de celle-ci. De plus, il existera un rabot rotulien douloureux à la contraction contrariée du quadriceps. Les examens complémentaires n’ont aucun intérêt hormis la recherche de pathologies associées s’il existe un doute clinique. Le traitement est médical, la chirurgie est à proscrire pour ce type de lésion (elle est plus nuisible qu’autre chose). Le traitement consiste en de la rééducation adaptée et des mesures d’hygiène de la rotule.

La rééducation. Pourquoi ?

La faiblesse du quadriceps entraîne la prédominance des muscles fléchisseurs du genou (les ischio-jambiers) qui peuvent devenir douloureux (douleur derrière le genou). Cette raideur des fléchisseurs augmente le travail de l’extenseur (le quadriceps) lors de la marche (à plus forte raison lors de la montée des escaliers). La rotule se retrouve coincée entre les deux systèmes, extenseur et fléchisseur, ce qui augmente la pression sur le cartilage rotulien et donc les douleurs et le syndrome rotulien. De la même façon, en fin de journée, le genou peut lâcher, flotter (impression de faiblesse), partir an avant ou en arrière. Ceci est dû à un réflexe : la contraction du quadriceps entraînant le contact douloureux de la rotule sur le fémur, il naît un réflexe qui entraîne l’arrêt de la contraction du quadriceps : le genou lâche. Immédiatement, le cerveau s’oppose à ce réflexe local qui risque d’entraîner la chute, en obligeant le quadriceps à se contracter à nouveau : le genou repart vers l’arrière avec à la fois une douleur devant le genou et l’impression que le genou s’effondre vers l’arrière. Si votre genou se dérobe, vous reconnaîtrez cette description. Notons qu’un lâchage du genou dans l’escalier risque de provoquer une chute ; si vous êtes sujet à ces épisodes de “lâchage”, il est recommandé de tenir la rampe lors de la descente des escaliers. Ce contact douloureux peut aussi entraîner un blocage du genou en extension par la contraction brutale de tous vos muscles. Ce blocage va céder par le repos, les anti-inflammatoires et la rééducation douce.

Quelle rééducation ?

Dans un premier temps il faut réaliser des étirements, principalement pour les muscles ischio-jambiers. C’est un exercice facile à réaliser soi-même. L’objectif est de détendre les muscles postérieurs afin de limiter l’effort du quadriceps pour étendre le genou et ainsi limiter les contraintes rotuliennes.

Dans un deuxième temps, il faut faire travailler le quadriceps en isométrie : c’est-à-dire simplement le faire se contracter sans entraîner de mouvement et sans résistance. C’est aussi un exercice facile à réaliser chez vous.

En position assise : tendez la jambe en relevant le pied vers vous et en tournant le pied vers l’extérieur. Ne mettez pas de poids au bout du pied.

Une bonne activité physique consiste à nager en faisant des battements de crawl dans l’axe (crawl, dos crawlé avec ou sans planche). Ne mettez pas de palmes. La reprise des activités sportives habituelles ne devra être envisagée que lorsque vous n’aurez plus mal. Elle devra se faire de manière progressive.

L’hygiène rotulienne

  • évitez si possible les gestes qui font “mal” jusqu’à l’amélioration de votre douleur
  • évitez les positions assises prolongées et si malheureusement cela est difficile, ne maintenez pas votre genou trop fléchi longtemps, allongez la jambe de temps en temps.

De temps en temps votre genou peut se bloquer. Il s’agit de blocage en extension la plupart du temps. Ceci n’est pas grave et ne nécessite pas d’intervention pour le débloquer. Mettez juste de la glace, des anti-inflammatoires et reprenez la rééducation. S’il s’agit de blocages en flexion, bien souvent la cause est ailleurs : lésions méniscales. Le traitement est alors différent.

Il faut se méfier

  • du piétinement, de la descente des escaliers
  • se méfier de la brasse (à éviter si votre genou est douloureux)
  • se méfier des randonnées en montagnes (la montée se passe bien, la descente est douloureuse ; intérêt des bâtons télescopiques…).
  • se méfier du vélo, certains le supporteront très bien (si progressif), d’autres non (mettez la selle assez haute).