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Les fractures de l’enfant

Les fractures de l’enfant, même si elles ont des points communs avec celles de l’adulte, s’en différencient par de nombreux points liés du fait qu’elles surviennent sur un organisme en croissance. Nous insisterons sur ces points particuliers avant de donner les grandes indications pour les fractures les plus fréquentes.

Particularités des fractures de l’enfant

Tout d’abord l’os de l’enfant est moins dur car moins minéralisé que celui de l’adulte. Il peut donc faire des fractures pour des traumatismes moins violents, mais à l’inverse “absorbe” mieux les chocs, ce qui explique que beaucoup de fractures seront incomplète ou peu déplacées.

Ces fractures surviennent sur un os en croissance. Cela a de nombreux avantages et guidera la thérapeutique, mais peut aussi avoir des inconvénients qu’il ne faut pas oublier.

L’avantage le plus important est celui de la capacité de remodelage, c’est-à-dire que l’os peut reprendre une forme “normale” même s’il n’a pas été remis parfaitement en place (on appelle “réduction” ce geste de remettre en place une fracture).

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Il faut cependant savoir que les capacités de remodelage diffèrent :

  • suivant l’âge : plus l’enfant est jeune, plus il a de croissance à pacourir et donc mieux l’os peut se remodeler. 
  • suivant le siège de la fracture, par exemple classiquement les fractures de l’épaule se remodèlent bien et celles du coude peu.

Ceci peut induire des nuances dans le traitement.

    Le traitement

    Ce traitement devra être adapté à la croissance donc on ne doit pas “abîmer” les possibilités de croissance par du matériel trop volumineux ou agressif (exemple : plaques et vis).

     

    • C’est ce qui explique que la plupart du temps on s’orientera vers un traitement orthopédique (réduction éventuelle + plâtre).
    • Ou si l’on doit opérer vers des ostéosynthèse “légères” (broches). Là encore, des nuances existent : notamment les fractures touchant les surfaces des articulations auront des indications beaucoup plus chirurgicales (à cause du risque d’arthrose ultérieure si la fracture n’est pas réduite).

     

    L’une des caractéristiques les plus importantes de l’os de l’enfant est la présence de cartilages de croissance. Ces cartilages siègent à chaque extrémité des os long (humérus, fémur, tibia…). Ceci est bénéfique car cela induit des capacités de remodelage mais il faut savoir que ces cartilages peuvent être lésés par la fracture (on appelle ces lésions des fractures à décollements épiphysaires). Cela peut avoir des conséquences parfois redoutables sur la croissance (raccourcissement et/ou déviation de l’os).

     

    Il faut donc réparer soigneusement les décollements épiphysaires et surveiller la croissance pendant 1 ou 2 an par des radiographies pour vérifier que tout se passe bien. Ceci est valable même s’il n’y a pas eu de déplacement initial car même dans ce cas les cellules du cartilage de croissance peuvent avoir été “écrasées” par l’accident.

     

    Les séquelles sont donc assez rares, mais doivent être prévenues par un traitement adéquat.

    Un dernier point sur lequel il faut insister est l’inutilité habituelle de la rééducation. En effet, du fait des capacités fonctionnelles de l’organisme de l’enfant, les raideurs après traitement sont rares et transitoires et vont récupérer seules en quelques jours à quelques semaines. Parfois la rééducation peut être nocive comme notamment sur des articulations fragiles comme le coude. La rééducation est donc le plus souvent abusive.

     

    Quelques exemples de traitement sur des fractures fréquentes

    • Clavicule : anneaux pendant 3 semaines, chirurgie exceptionnelle dans quelques localisations.
    • Extrémité supérieure de l’humérus : bandage pendant 3 à 4 semaines, broches si fracture très instable.
    • Humérus : bandage ou plâtre pendant 4 à 6 semaines, broches si fracture instable.
    • Coude : plâtre pendant 4 à 6 semaines si fracture non déplacée, si déplacement broches.
    • Avant bras : réduction si besoin et plâtre (le plâtre doit parfois être prolongé jusqu’à 3 mois), broches si fracture instable.
    • Poignet : réduction si besoin et plâtre pendant 4 à 6 semaines, exceptionnellement broches.
    • Main : réduction si besoin et attelle pendant 3 à 4 semaines, broches si fracture instable ou si lésion déplacée d’une articulation des doigts.
    • Hanche (col du fémur) : plâtre si non déplacée, souvent chirurgie (vis ou broches).
    • Fémur : jusqu’à 4 ou 5 ans tractio au zénith (jambe à la verticale reliée à des poids par un système de poulie), puis plâtre pendant 3 semaines. Après 5 ou 6 ans broches.
    • Tibia : réduction si besoin et plâtre, si fracture instable broches.
    • Genou et cheville : plâtre si non déplacée, si déplacée chirurgie (broches ou vis).